Octobre 1968 - Lyon quartier Saint-Jean, une boîte rue Juiverie qui s'appelait Le Burtor. Tous les dimanches après-midi et quelquefois le vendredi soir, concert du groupe Swing Orchestra. A la basse Bernard Brussieux, à la guitare Jacques Hemo, manquent sur la photo Jacques Pina au piano et Gérard Ray à la batterie, qu'on ne voit pas. De retour de deux mois de concerts à Vallon Pont-d'Arc à "La Loubière" (21h/1h du matin) tous les soirs à 4 musiciens, du matériel de misère, mais une cohésion sans faille et un répertoire implacable. C'est dans ces conditions minimalistes et spartiates qu'on apprend son métier de musicien (à noter la basse fabriquée par le bassiste et le micro à 2 francs cinquante) un micro branché directement dans un ampli de puissance, sans effets écho/réverb, ni correction grave/aigu sur deux enceintes de récup dépareillées, pas de moniteurs. Je n'ai plus jamais joué avec un groupe aussi au point musicalement.
De nos jours personne n'accepterait de jouer sur du pareil matos, mais c'était le lot des orchestres "pauvres" et beaucoup de groupes s'en contentaient. Les orchestres "riches", c'est ceux dont les parents mettaient la main à la poche pour aider leurs rejetons, ce qui n'était pas notre cas. Comme le matériel était hors de prix (1 chambre d'écho coûtait 4 mois du salaire d'un ouvrier, 1 guitare Fender 3 mois de salaire) peu de musiciens avaient la possibilité d'avoir des instruments convenables.
Allez pour se remonter le moral, je mets une petite reprise sur cette page d'une chanson de Tom Waits que j'ai réarrangée récemment.
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