lundi 15 février 2016

Quand la faucheuse s'invite au bal


Blog de georgio-and-co :Georgio-and-co - Chansons personnelles et réflexions sur une carrière musicale bien remplie, Quand la faucheuse s'invite au bal
 Ce samedi j'ai fait de la musique avec le poignet esquinté par un choc. Pas de problème pour assurer le concert, avec l'adrénaline de la scène, tout passe. Cela a été l'occasion de renouer avec une vieille compagne de scène : la douleur. Mais cela a fait remonter plein de souvenirs musicaux. j'ai eu en effet, déjà l'occasion de me produire sur scène avec - la jambe cassée, assis sur une chaise avec la jambe bien tendue devant - avec les doigts de la main droite gelés au ski (j'avais confectionné un médiator en plastique de 8 cm pour que les doigts ne touchent pas la caisse de la basse, douleur fulgurante - avec le nez cassé qui pissait le sang (match de foot l'après midi du concert et choc de tête avec un adversaire) - en vomissant entre les chansons (concert de lendemain de réveillon) - sans parler des grippes, angines et maux d'estomac divers. j'ai aussi joué avec l'index de la main gauche coupé au bout par une scie circulaire (j'avais adapté mon jeu de guitare avec les 3 autres doigts et je me prenais pour Django Reinhardt) - la main droite fracturée, mais c'est presque rien et avec le plâtre, à part le poids ça ne pose pas de problème.
Tous ces maux physiques ne sont rien, par rapport à la tristesse et à l'angoisse de jouer avec un deuil à assumer ou avec le souci de quelqu'un de sa famille en fin de vie, quand il faut faire le guignol sur scène. Je pense à mon ami, le pianiste Jacques Pina qui a assuré le concert le jour du décès de son papa. Le show doit continuer et la plupart du temps on ne peut pas se faire remplacer. J'ai joué la veille de l'enterrement de mon beau-père et au moment de la perte de mes parents. C'EST LE MÉTIER, c'est comme ça, il faut le faire, il n'y a pas à en tirer une gloire particulière. Par contre il y a des situations qui forcent l'admiration : notre accordéoniste de l'époque Guy Véran (à droite sur la photo), à quelques semaines de décéder à joué toute le nuit d'un réveillon du 31 décembre, hors d'état physique de le faire, maintenu debout par la musique. Ce jour là, j'ai vraiment eu l'impression toute la soirée qu'une musicienne supplémentaire, une intruse, "la camarde" jouait avec nous dans l'orchestre. Excusez moi pour cette page triste de notre histoire, mais je voulais juste illustrer un autre côté de la vie de musicien que le public n'a pas à connaître, mais qui existe et nous marque à jamais.
je rajoute un petit morceau presque de circonstance, une vieille chanson à moi un  peu humoristique.

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