Les disques qui craquent

  J'ai toujours écrit des chansons car les mélodies me venaient avec facilité, contrairement aux paroles.

Des chansons que je n'ai pour ainsi dire jamais chantées en public car elles n'auraient pas convenu aux engagements musicaux rémunérés (bien ou mal suivant les circonstances) pour lesquelles j'étais embauché.

Au début, dans les années soixante-dix, les chansons étaient enregistrées sur un magnéto à bandes de 2 pistes avec un procédé de re-recording. On enregistre une piste, qu'on reporte sur une autre, on mixe les deux pour en faire une seule et on recommence. C'est horriblement long, mais à l'époque c'était byzance.

L'autre possibilité c'était de louer un studio d'enregistrement et de venir y enregistrer avec son groupe. C'était horriblement onéreux et l'ingénieur du son faisait ce qu'il voulait pour la prise de son des instruments et le mixage. Les musiciens n'avaient pas droit de regard (ni de l'ouvrir) sur le rendu (je ne suis même pas sûr qu'il y avait la stéréo). La récompense du groupe c'était la fierté de pôsséder le vinyle noir avec la pochette au nom du groupe... et les dettes étalonnées sur plusieurs échéances.

La chanson qui est sur cette page s'appelle "les disques qui craquent". Elle a été enregistrée en re-recording il y a une vingtaine d'années. Plus qu'une chanson, c'est la photo d'une époque "les années 60" avec des références aux groupes et idoles de ces années là et des instruments, des objets utilisés et des lieux fréquentés. Je suis bien sûr qu'il y a des mots que les moins de 50 ne pourront pas connaître... Elle m'est venue un jour au cours d'une promenade et je n'ai eu qu'à l'écrire en rentrant. Elle était terminée, sans effort. Le cas est exceptionnel car d'habitude il faut travailler très dur pour trouver une mélodie et des paroles qu'on n'ait pas honte de chanter.