* Notez l'emploi, dans le titre, de la conjugaison de la phrase de titre au futur antérieur. Au train où vont les choses, de l'orthographe à la syntaxe, c'est la dernière fois que vous lirez une phrase de ce type.
La photo de ce groupe "Jéroboam" représente bien cette époque, cheveux longs et mines renfrognées. Cet orchestre était à mi-chemin entre un groupe pop et un orchestre de danse, un gros malentendu. Des super-musiciens, comme le pianiste Jacques Pina, le guitariste Bernard Monerri, obligés de jouer le samedi soir dans les bals sous chapiteau. Alors qu'ils avaient l'objectif de composer et de jouer une musique pop ambitieuse entre King Crimson, Carl Orf et Pink Floyd. Présent également au début de cette séquence, un auteur-compositeur de grand talent - "Gordon" (pas sur la photo), qui avait un répertoire personnel pop humoristique, entre Higelin, Bobby Lapoint et les Garçons bouchers - obligé de chanter des chansons de C. Jérôme, c'était bizarre et frustrant pour lui. J'étais rentré dans ce groupe en remplacement d'un bassiste-chef d'orchestre qui l'avait quitté avec le matériel, en laissant quelques contrats à assurer. Cet orchestre était musicalement très fort, mais très démuni en instruments, expérience de gestion des engagements, salle de répétition (répétition dans une ferme à la campagne, à 30 km de chez nous sans matériel à demeure), véhicules (à la fin, il fallait louer des camionnettes pour se rendre dans les villages où nous devions jouer. De plus nous nous produisions beaucoup à cette époque dans le département de l'Allier. Quand vous habitez Lyon, et que vous vous trouvez à 5 heures du matin à Moulins avec, comme perspective de rentrer chez vous en passant par Tarare et le Pin Bouchain, alors que vous n'être que deux à avoir le permis de conduire, et que l'autre musicien a conduit à l'aller, il faut avoir vraiment besoin d'argent et beaucoup aimer la musique pour résister. (A cet effet je voudrais signaler qu'à cette époque il n'y avait pas toutes les autoroutes qu'il y a aujourd'hui, et que dans les groupes des musiciens ne souhaitaient pas passer le permis de conduire pour ne pas avoir à transporter les autres). Plus fort encore, le saxophoniste Jean-Pierre Bourgeois, qui travaillait jusqu'à 19 heures prenait sa voiture en quittant son travail pour rouler comme un fou et arriver alors que nous avions déjà commencé à jouer. Quand le pianiste à lâché prise pour rentrer dans un grand orchestre où il allait bien gagner sa vie, nous avons presque été soulagés. Et si humainement cette aventure était superbe, les conditions trop dures avaient eu raison de notre envie, réelle pourtant, de continuer ensemble. Les conditions financières, une fois payés la location et l'essence étaient quasi nulles. Nous avions résisté une fois à la proposition d'un chef d'orchestre qui souhaitait embaucher le groupe, mais pas tous les musiciens, mais là c'était devenu trop dur. En plus l'ambition musicale du répertoire et la grande qualité des musiciens, pas trop prêts à faire des concessions musicales, faisait que notre répertoire élitiste plaisait moyennement au public.
Je rajoute sur cette page une bonne petite chanson à moi (je sais qu'elle est bonne car je l'ai beaucoup jouée en public). Sur l'enregistrement, elle gagnerait à être jouée par des vrais musiciens en live et à être beaucoup plus courte. Je lui redonnerai sa chance un jour
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